Lounès MATOUB

ⵍⵓⵏⴻⵙ ⵎⴰⵜⵓⴱ


 

Biographie de Matoub Lounès


 

Lounès Matoub, est un chanteur-auteur-compositeur et poète kabyle, connu pour son engagement dans la revendication identitaire amazigh. Il fut assassiné le 25 juin 1998 en Kabylie. Officiellement, cet assassinat est attribué au GIA mais sa famille et l'ensemble des kabyles accusent le pouvoir algérien de l'avoir assassiné.
Sa mort lui donne un statut de martyr pour les nationalistes et militants kabyles qui estiment que les droits qui leur sont accordés sont insuffisants. De nombreux faux-mythes tournent et sont toujours d'actualité autour du culte de la personnalité qui lui est voué. 

Enfance

C'est en pleine guerre d'Algérie que naît le 24 janvier 1956, Lounès Matoub, au sein d'une famille très modeste du village Taourirt Moussa Ouamar, en Kabylie.
Son père était parti dès 1946 en France afin de subvenir aux besoins de sa famille. Ainsi, Lounès est élevé par sa grand-mère et par sa mère Aldjia pour qui il éprouve un grand attachement, son père étant absent.

C'est en écoutant sa mère fredonner des chants traditionnels aussi bien lors de veillées d'hiver que lors du travail dans les champs qu'il devine sa vocation. À l'âge de 9 ans, il fabrique sa première guitare à partir d'un bidon d'huile de moteur vide et de fils de pêche, et réussi à jouer un air très populaire à l'époque en Kabylie: ''A madame servi latay (Madame, sers-moi le thé) ''.

Il rentre à l'école de son village en 1961 (l'une des plus vieilles écoles de Kabylie, construite à la fin du 19ème siècle). Mais Lounès était un enfant bavard et turbulent. Cela lui vaudra d'être exclu de l'école plusieurs fois.

Il avait également fait de l'école buissonnière, un art de vivre. L'école était pour lui une prison et il préférait de loin être dehors à poser des pièges ou à regarder les femmes travailler dans les champs. Malgré cela, Lounès garde un très bon souvenir des pères blancs qu'il appréciait autant qu'il les respectait. Matoub sera notamment très marqué par un livre dans lequel on parlait de Jugurtha, enchaîné puis emmené de force à Rome. Il dira à ce propos: « Pourquoi ce roi berbère, dont nous sommes les descendants, avait-il pu ainsi être humilié ? J'ai ressenti à ce moment un profond sentiment d'injustice, une blessure presque personnelle. Ces émotions, ces interrogations je les dois, il faut le souligner, aux père blancs. Aujourd'hui, je suis persuadé qu'ils ont joué un rôle actif dans ma prise de conscience identitaire. Non seulement la mienne, mais aussi celle de nombreux enfants de ma génération, ceux qui ont eu la possibilité de suivre leur enseignement. C'est sans doute grâce à eux que j'ai pris conscience de la profondeur de mes racines kabyles. ».

Après l'indépendance, Matoub vit comme une trahison l'arabisation de l'enseignement dispensé par l'école algérienne au dépend du Berbère. Il éprouve dès lors un rejet catégorique de la langue arabe. Finalement, il quitte l'école et devient autodidacte.

Selon lui, le meilleure enseignement qu'il reçu lui vient de sa mère et de sa grand-mère, son enfance ayant été accompagnée de berceuses, de contes, de poèmes, de chansons, de devinettes et de proverbes kabyles d'une très grande richesse.

Les débuts dans la chanson

Lounès a appris la musique par lui-même. D'ailleurs, il disait : « Je n'ai jamais étudié ni la musique ni l'harmonie. Même lors des galas, je n'ai ni partition, ni pupitre, rien. J'ai toujours travaillé à l'oreille et j'ai acquis cette oreille musicale en écoutant les anciens, en assistant aux veillés funèbres, là où les chants sont absolument superbes, de véritables chœurs liturgiques. [...] Et même si je n'ai aucune notion de musique au sens académique du terme, je sais parfaitement quand quelqu'un joue ou chante faux, ou quand mon mandole est désaccordé. C'est, chez moi, une question d'instinct. Même en matière de musique, je suis anticonformiste, rebelle au carcan des règles et des lois. Et puisque cela fonctionne ainsi, pourquoi se poser des questions ? ».

En 1972, le père de Lounès rentre en Algérie et lui offre un mandole qu'il lui avait acheté à Paris. C'était pour lui le plus beau des cadeaux. Mais un an après, il mise son mandole dans une partie de poker qu'il perd. Finalement, il se rachète une guitare puis commence à chanter à des fêtes et des mariages.

En 1975, Lounès Matoub est appelé sous les drapeaux à Oran. Il gardera de ces deux années, de très mauvais souvenirs.

En 1978, il débarque en France. Il anime des soirées dans des cafés très fréquentés par la communauté émigrée Kabyle et c'est là qu'il y rencontre le chanteur Idir qui l'aide à enregistrer, à 22 ans, un premier album, ''Ay izem (Ô lion)'', qui remporte un succès phénoménal et fait de lui le plus grand espoir de la chanson Kabyle.

Son répertoire se politise en 1980 avec les évènements de Tafsut Imazighen. En guise de solidarité avec les manifestants de Kabylie, Matoub (alors en France) monte sur la scène de l'Olympia habillé d'un treillis militaire, considérant que la Kabylie était en "guerre". Il fera salle comble plusieurs jours durant.

Contraint de suivre les événements depuis la France mais ne pouvant rester insensible aux événements en Kabylie, il manifeste devant l'ambassade d'Algérie à Paris avec quelques militants kabyles. La manifestation tourne court: Lounès est embarqué par la police et est enfermé dans une cellule minuscule en compagnie de ses camarades. Depuis, Lounès Matoub a toujours participé aux célébrations du printemps berbère où il anima plusieurs galas.

Dès lors, il pose le problème de la revendication amazigh, de la démocratie, des droits de l'homme et de la liberté d'expression. En 1981, sa chanson ''Yeḥzen Lwad Aεisi (Oued Aissi en deuil)'' retrace les évènements qui se sont produits: la jeunesse la considèrera longtemps comme son hymne. Il sera interdit d'antenne et ne passera jamais dans les médias algériens.


LE TESTAMENT DE MATOUB : CHANSONS, COMBATS ET CONVICTIONS

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