Matoub Lounès, le Rebelle, l'humaniste, le juste
Combattant intransigeant pour la liberté, l'identité amazighe et les droits de l'homme. Le terme "Rebelle" est emblématique de sa personnalité et de son parcours en tant qu'artiste engagé et résistant face à l'oppression.
"Je suis venu, j'ai vu, je dirai."
Cette phrase symbolise son engagement pour la vérité, la justice, et la défense des droits de son peuple. Elle reflète son parcours de vie en tant que témoin de son époque, prêt à dénoncer l'injustice jusqu'à la fin.
Matoub Lounès : Voix de la Liberté et de la Résistance
Son œuvre est un cri de révolte contre l'injustice, une défense passionnée de l'identité amazighe, et un appel incessant à la liberté.
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LA MORT TRAGIQUE DE LOUNÈS …

Matoub Lounès, icône de la chanson kabyle, reste une figure incontournable dans l’histoire culturelle de l’Algérie. Sa voix puissante, ses paroles engagées et sa détermination à défendre la culture amazighe en ont fait un symbole de résistance et de liberté.

Né dans un village reculé de Kabylie, Matoub a grandi avec un amour profond pour sa terre natale et sa langue maternelle. À travers ses chansons, il a peint le quotidien des Amazighs, leurs espoirs, leurs douleurs et leurs aspirations. Ses textes, souvent poignants, reflètent une réalité sociale et politique complexe, tout en célébrant la richesse de la culture berbère.

Mais Matoub n’était pas seulement un artiste. Il était aussi un militant courageux, prêt à défier les menaces et les intimidations pour défendre ses convictions. Son engagement en faveur de la démocratie, des droits de l’homme et de la reconnaissance de l’identité amazighe a fait de lui une cible pour ceux qui cherchaient à étouffer sa voix.

Tragiquement assassiné en 1998, Matoub Lounès a laissé derrière lui un héritage musical et spirituel qui continue d’inspirer des générations entières. Son œuvre immense, riche en émotion et en vérité, demeure un témoignage poignant de son amour pour la Kabylie et sa lutte pour la liberté.

À travers ses chansons intemporelles, Matoub Lounès continue de vivre dans le cœur de ceux qui croient en la beauté de la diversité culturelle et en la force de la résilience humaine. Son héritage est un rappel puissant de l’importance de la voix individuelle dans la quête collective de justice et de dignité.

À propos de ce site

Matoub Lounès, né le 24 janvier 1956, a illuminé la scène musicale kabyle de son talent inégalé et de sa voix puissante. Sa musique a transcendé les frontières pour toucher des millions de cœurs à travers le monde. Mais il était bien plus qu’un artiste – il était un militant, un porte-parole pour son peuple, un homme qui a utilisé la puissance de la musique pour exprimer des vérités profondes et des espoirs partagés.

Au cours de ce voyage à travers la vie de Matoub Lounès, nous allons plonger dans son héritage musical, ses chansons empreintes de passion et de révolte, ainsi que les défis qu’il a dû surmonter en tant que figure de la résistance culturelle et politique. Nous découvrirons également comment sa musique a contribué à façonner la conscience berbère et à inspirer des générations entières.

Que vous soyez un fan de longue date de Matoub Lounès ou que vous découvriez cet artiste extraordinaire pour la première fois, ce blog vous permettra de vous immerger dans l’univers envoûtant de sa musique et de comprendre l’impact profond qu’il a eu sur la culture kabyle et au-delà.

Alors, préparez-vous à plonger dans l’âme de la Kabylie, à ressentir les émotions profondes qui émanent de sa musique et à célébrer la vie et l’héritage musical inestimable de Matoub Lounès. Ce blog est un hommage à un artiste qui a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la musique et dans nos cœurs. Bienvenue dans l’univers de Matoub Lounès.

MATOUB Lounès,

figure emblématique de la culture kabyle, a laissé une empreinte indélébile non seulement en Algérie mais aussi au-delà des frontières. À New York, l’une des villes les plus cosmopolites et influentes du monde, son héritage musical et son message de résistance ont trouvé écho parmi les mélomanes et les défenseurs des droits de l’homme, rappelant à tous l’universalité de la musique et la quête intemporelle de liberté et de justice.

Matoub Lounès : Le jour où le silence a englouti la Kabylie

L’annonce du décès de Matoub Lounès en 1998 a été un choc retentissant pour l’Algérie et le monde entier. Pour ceux qui avaient grandi en écoutant sa voix puissante et ses paroles engagées, la nouvelle de sa mort a été une déchirure profonde, un coup de tonnerre dans un ciel déjà lourd de tensions.

Les médias ont rapidement relayé la tragique nouvelle, et chaque station de radio, chaque chaîne de télévision a diffusé en boucle les détails de cet événement douloureux. Les images de ses funérailles ont envahi les écrans, montrant une foule immense venue rendre un dernier hommage à cet artiste emblématique.

Mais au-delà du simple reportage, la couverture médiatique de la mort de Matoub a mis en lumière les divisions profondes qui traversaient la société algérienne. Pour certains, il était un héros, un symbole de résistance contre l’oppression et l’injustice. Pour d’autres, sa mort représentait la perte d’une voix discordante, d’une menace à l’ordre établi.

Les médias, tout en rendant hommage à Matoub, ont également mis en évidence les tensions politiques et ethniques qui avaient conduit à cet acte tragique. Les débats ont fait rage, les opinions se sont affrontées, et la mort de Matoub est devenue un sujet de discorde et de controverse.

Dans ce tourbillon médiatique, une chose est restée claire : Matoub Lounès restera à jamais gravé dans les mémoires comme un artiste courageux, un défenseur
infatigable de la culture amazighe et un symbole de résilience face à l’adversité.

Aujourd’hui, à travers les archives et les témoignages, on se souvient du jour où le silence a englouti la Kabylie, mais où la voix de Matoub Lounès a résonné plus fort que
jamais, rappelant à tous l’importance de la liberté, de la justice et de la vérité.

La réédition du dernier album de MATOUB Lounès : Un hommage à une icône de la musique Kabyle

Matoub Lounès, figure emblématique de la musique kabyle et symbole de la résistance culturelle et identitaire en Algérie, continue d’inspirer les générations. Son héritage musical, riche en émotion et en profondeur, continue de toucher le cœur de nombreux auditeurs. C’est dans ce contexte que la réédition de son dernier album est accueillie avec un mélange d’enthousiasme et de nostalgie.

Un voyage musical intemporel

L’album en question, qui a été enregistré peu de temps avant l’assassinat tragique de Matoub en 1998, est une véritable œuvre d’art. Ses paroles poignantes, sa voix puissante et son talent indéniable en font un trésor de la musique algérienne et berbère. Chaque chanson de cet album est une fenêtre sur l’âme de Matoub, reflétant sa passion pour sa terre natale, son amour pour son peuple et sa lutte incessante pour la liberté et la justice. Les thèmes abordés, qu’il s’agisse de l’identité, de l’exil, de l’amour ou de la résistance, résonnent encore aujourd’hui avec une pertinence troublante.

Ce que disait Hocine Aït Ahmed lors de l’assassinat de MATOUB Lounes

«Les Kabyles ne se soumettront pas !»

Je suis consterné et révulsé par cette exécution abominable. On a supprimé un homme emblématique, un homme de conviction. On a endeuillé une famille et toute une région. Le meilleur hommage a lui rendre doit être pacifique et non-violent, un hommage digne parce Matoub Lounès était un homme de dignité. Bien sûr, cet assassinat ne pouvait que déboucher sur une réaction populaire très forte parce qu’il représentait quelque chose de très puissant . Il y avait un rapport magico-mystique entre lui et la population. Et pas seulement avec les kabyles. Une sorte d’attachement à l’artiste qui sait trouver les mots pour exprimer les idées, les sentiments d’une population, de toute une jeunesse. Son désespoir, ses frustrations, son courage. Matoub Lounès, lui aussi, n’avait jamais peur. Ni des islamistes, ni du pouvoir. L’avoir exécuté, c’est vouloir atteindre la région et ceux qui l’habitent, en plein cœur. Je comprend très bien la réaction de la jeunesse. Dégradation sociale, violence, exclusion politique, culturelle…cette région est un véritable baril de poudre et le pouvoir n’a, à l’‘évidence, rien compris aux émeutes d’octobre 88. Quant à l’identité de ses assassins, vous savez la difficulté en Algérie d’identifier les véritables auteurs de la violence. Dimanche, par exemple, à Tazmalt, c’est le maire, chef de la milice, qui a tiré et tué un manifestant. Cette prolifération des seigneurs de la guerre s’ajoute aux activités des groupes para-militaires et crée une situation inextricable. Voilà pourquoi nous avons demandé une commission d’enquête pour mettre fin à l’impunité qui encourage les règlements de compte.

MATOUB Lounès, une leçon de vie et de liberté

« Xas terka lǧetta tefsi, tikti ur tettmettat ara ». Matoub Lounes.

Ce digne fils du Djurdjura  est, pour le peuple kabyle, son âme éternelle; pour les Amazighs, un repère identitaire incontournable, et pour l’humanité, une richesse et non des moindres  qui vient étoffer le patrimoine des combats justes.

Lounès  Matoub a lutté pour la liberté de son peuple, pour la reconnaissance de sa langue, pour la promotion de sa culture et pour le respect de la vie humaine. Son espoir de voir son peuple libre s’étendait naturellement à l’ensemble de Tamazgha. Ses idées ont indiscutablement une dimension universelle.

Son combat est le nôtre. Sa conviction nous anime toutes et tous. Suivre ses traces sur ce chemin de liberté est pour nous «le testament de Lounès Matoub » dont nous revendiquons légitimement l’héritage.

Notre volonté de perpétuer sa mémoire et de transmettre son message de paix et de liberté est une fondation solide. N’est-ce pas lui qui disait : « … Il faut véhiculer la mémoire, il faut la véhiculer positivement… »

Tu as été pour moi et pour toute ma génération, l’école qui nous a enseigné la vie, l’honneur et la résistance.

Tu as chanté la mélancolie et le magma d’une vie qui n’est pas toujours clémente. Tu nous as rappelé à juste titre que la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. Ainsi « I facal a d-naǧǧew ddwaa ».

D’après : Y. Cheraiou

L’œuvre de Lounes MATOUB

L’œuvre poétique et musicale de Lounes Matoub a fait l’objet de quelques études de son vivant. Mais après son assassinat, il y a de cela plus de 25 ans, cette-ci a connu un tel engouement qu’il ne passe pas une année sans que la parution d’une publication, une soutenance d’un mémoire, un colloque… touchant à la vie et /ou à l’œuvre de Lounès MATOUB, ne soient annoncés.
Soucieux du développement de la recherche universitaire et de sa pérennité dans le domaine amazigh et de sa littérature en particulier, plusieurs universités continuent d’organiser des colloques en hommage à Lounès MATOUB.

L’Algérie de la guerre pour Matoub, depuis le début de sa carrière, est donc celle de la spécificité kabyle. Mais paradoxalement, il adopte une autre stratégie en s’adressant à l’ensemble des Algériens, en langue française. Ainsi, à plusieurs reprises, il choisit des titres et déclame des passages en français au milieu de ses chansons. Son discours est alors un appel à la fraternité, à la lutte unifiée des Algériens contre le pouvoir en place :
À mes frères, à l’Algérie entière
Des montagnes du Djurdjura
Jusqu’au fin fond du désert
Montrons notre courroux
Montrons que nous nous aimons Mais sans porter atteinte aux consciences
« À mes frères » [Album Les deux compères, 1986]
Dans un album précédent, intitulé « A tarwa n lḥif » (Enfants de l’adversité) [1984], il s’adresse directement aux hautes autorités du pays, plus précisément au président de l’époque, Chadli Bendjedid :
Monsieur le Président, C’est avec un cœur lourd que je m’adresse à vous. Ces quelques phrases d’un condamné étancheront peut-être la soif de certains individus opprimés. Je m’adresse à vous avec une langue empruntée, pour vous dire, simplement et clairement, que l’État n’a jamais été la patrie. D’après Bakounine, c’est l’abstraction métaphysique, mystique, juridique, politique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays, aiment profondément leur patrie, mais c’est un amour réel, naturel, pas une idée : un fait. Et c’est pour cela que je me sens franchement le patriote de toutes les patries opprimées.

Extrait de University of Guelph, School of Languages and Literatures – CANADA