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GADRY, LE GUINÉEN ...

S’il est bien un chanteur qui ne laissait et ne laisse toujours pas indifférent, c’est bien l’auteur de «Mes amours, mes amours, ce sont les montagnes mes amours». Car il ne chantait pas pour plaire, mais pour fustiger ceux qui croyaient l’avoir «embrigadé» dans leurs sérails, étant l’homme libre que les profondeurs océanes ne pouvaient entraîner dans leurs courants sombres. Et c’est pourquoi ses ailes de géant ont survolé bien des cieux. Qu’un jeune, Gadry de la Guinée, qui se fait appeler Matoub l’Africain, apprenne et reprenne ses hymnes à l’amour, à la liberté, et ses diatribes, ne peut qu’être la preuve tangible que la voix de Matoub, quand elle n’ébranle pas, subjugue.

Qu’un jeune qui tétait sa mère à sa mort survenue un jour sombre de juin 98 – se retrouve ou se reconnaisse dans les cris du Rebelle, en brandissant son portrait devant Dieu et ceux qui l’ont remplacé et en reprenant ses réparties, n’est qu’une autre preuve que le
combat de Lounès, qui a refusé les extrémismes d’où qu’ils viennent, est juste. Il est plus qu’établi que Matoub ne supportait, ni ne pardonnait les errements même quand ils émanaient de ceux qui croient être de ses intimes, car sa poésie, qui se veut franche et loin de toute platitude, est bue et comprise tant elle ne s’est jamais enveloppée dans l’hermétisme. Ses trouvailles d’images poétiques, il les a savamment puisées dans la richesse de sa langue maternelle que Na Aldjia, que Dieu lui accorde longue vie, lui a fait injecter dans le lait qui l’a fait grandir.

Matoub voguait dans l’impétueux fleuve Algérie, tout aussi libre que le bateau ivre de Rimbaub. Et lui qui a chanté la mort pour l’affronter courageusement et avec sagesse restera vivant, aussi longtemps que les ennemis de son beau pays persisteront à ignorer que ses amours sont les montagnes. Il n’avait pour ennemis que les fondamentalistes, les extrémismes et… les ennemis de la vie. Qu’eût pu-t-il dire à l’heure du Hirak, lui qui cherchait la perfection au fin fond de sa mendole et de sa verve poétique ? En tout cas, son âme y est présente chaque vendredi. Et quand le Dalaï-lama sourit à un Kabyle…

Ses débuts dans la chanson kabyle

Ses débuts dans la chanson kabyle se sont faits par hasard. Dans une interview sur Canal Algérie, elle raconte avoir entendu des Kabyles chanter à Helsinki et s’être approchée d’eux pour en savoir plus sur la musique et la culture kabyles qu’elle connaissait très peu. Au début, elle a écouté quelques chansons de Taos Amrouche, du groupe Djurdjura et d’Idir, demandant des traductions pour les paroles qu’elle a beaucoup aimées. Elle ajoute qu’elle est tombée sous le charme de leurs mélodies simples et très belles.

 

GADRY, ce guinéen qui, humblement, reprend certaines chansons de Matoub ...

La musique et le combat universelles de Matoub Lounès : Un héritage intemporel qui résonne à travers les Frontières

Incroyable, voire inoui que d'entendre un Guineen chanter Lounes Matoub. Son nom est Gadry, il est guinéen de nationalité et vit en France. Il chante si bien que même Malika Matoub, la soeur du rebelle, ne croyait pas ses oreilles en entendant cet artiste venu de la profonde Afrique chanter son frère sur un plateau de télévision. Le mérite de cet artiste est qu'il exécute tous les morceaux de Matoub sans la moindre faute, tant dans la partition musicale avec son mandole que dans le texte de la chanson. D'ailleurs, comme il le dira sur une video, certains sons kabyles sont tres difficiles et il a dû beaucoup les travailler pour atteindre une telle perfection. Mais une chose est certaine, c'est un ravissement pour l'oreille à ecouter ce Matoub guineen, notre frère.