ASSAGUI LIGH / ⴰⵙⴳⵉ ⵍⵉⴴ
26/10/2023AYAHLILI / ⴰⵢⴰⵀⵍⵉⵍⵉ
27/10/2023Asirem (L'espoir)
Tameddit a-bass (La fin du jour)
Abrid n tdukli (L'horizon prospère)
Asmekti t-tuzzma (Remords et regrets)
Yir aṭṭan (La fatalité)
Lɣella n ṭṭrad (Le butin de guerre)
La soeure musulmane
Taεekkemt n tegrawla (Epreuves de révolution)
Imettawen-iw (Mes larmes)
Tiɣri g-gemma (La complainte de ma mère)
Tuzzma (L'effroi)
Lḥif n nnger (La déshérence)
Lmutt a-begrawliw (Compagnon de la révolution)
Tiɣri n tağğalt (La révolte de la veuve)
ASSIREM - 1996
La révolte de la veuve
Mon cœur roule en crue, s’éboule;
Il s’affole pour son défunt aimé.
C’était donc là mon destin,
Je devais être veuve, avant mon heure.
Frère, à toi je ne renonce pas,
Même unie à un autre homme,
Tu envoûteras mes nuits,
Jamais je n’aimerai
Comme je t’ai aimé:
Nous fûmes tatoués par la même infortune.
Ton visage est en moi à jamais:
Le temps dut-il me fouler aux boues,
Sache que je n’évoquerai le nom de nul
autre,
Sinon dans la contrainte.
Si aujourd’hui tu es aboli de mes yeux,
En mon coeur tu es toujours vivant;
Les séquelles que tu opposes à mes voeux,
Je ne puis les affronter.
Tu étais pour moi toute joie et tout plaisir;
Aujourd’hui je suis en larmes;
Mes yeux demeurent incrédules:
C’est ainsi que je guetterai
Le moment où je me joindrai à toi
Pour ensemble vaincre l’effroi de la tombe.
Paisibles sont l’eau et les rameaux;
Mes yeux sont à l’insomnie.
Les jours de l’infortune qui m’échoient,
Je ne puis pas les vaincre.
Sur mon corps tailladé, lardé
Se répandent les épreuves,
Elles l’ont rendu leur proie inéluctable.
Le voici s’égouttant dans la prostration.
Les festivités se succèdent,
Mais la soif torture mon cœur
LA SOEUR MUSULMANE
Aurons-nous droit de cité au sein de notre peuple,
Ou bien serons-nous courbées à jamais ?
Ceux qui dessèchent notre vigueur
Du droit ont fait un crime.
J’en appelle à toi, Dieu Tout-Puissant,
Nous sommes réduites au silence, assoiffées
Redresse au moins notre sort dernier
J’ai levé les yeux au ciel
Pour voir mon étoile bannie;
Si au moins c’était l’hiver, nous aurions dit
Que c’est là une condition échue à tous
Mais c’est à moi seule que Dieu bat froid
Pour moi il n’éprouve que rancune
Qui me voue d’irrémissibles supplices
Viens, voile de la honte, et tourmente-moi
De la sagesse proscris jusqu’à la langue
Ils ont terrassé mon honneur
Ils ont piétiné ma dignité
Mais toi, mon aimé, prends la fuite
Voici tout mon être agonisant
Et mon cœur saisi de rage
Implore mes forces dernières
Ma beauté en est dévastée
Si ma jeunesse jamais ne s’est épanouie
Par toi, mes rêves fleurissent
Chacun s’abrite en sa demeure
Quand surgit l’heure des épreuves
Sciemment, je t’abandonne, demeure
L’heure des épreuves eut-elle surgi
Mère, de grâce ne m’accable pas
Tu le sais : nous sommes harassées, ravagées
L’infortune s’est abattue sur nos épaules.
Vaine est l’attente dans le secours de Dieu
Les femmes ! Quant aux autres…